Bien qu’aimer la mode de façon responsable semble être un concept récent, certains acteurs du secteur se penchent sur la question depuis déjà plusieurs décennies. Sur le devant de la scène ou derrière, ils sont nombreux à œuvrer pour une évolution des mentalités dans l’industrie textile. Une démarche qui inspire aujourd’hui une vague de jeunes créateurs, conscients des enjeux éthiques et environnementaux que présente la mode.

Depuis la création de son label éponyme en 2001, Stella McCartney est l’une des figures de proue de la mode éthique. En refusant catégoriquement de travailler le cuir et la fourrure, elle crée une petite révolution dès son premier défilé, à une époque où une majeure partie du monde de la mode fermait les yeux sur les dérives et les effets néfastes de l’industrie. Sa démarche, elle l’explique tout d’abord par son enfance passée dans une ferme organique, où chaque créature devait être traitée avec respect. Un mot qui revient souvent lorsque l’on se penche sur l’univers de la créatrice. En effet, sur le site internet de sa marque, trois préceptes s’affichent : le respect de la nature, le respect de la personne et le respect des animaux.
Cependant, il serait trop simple d’attribuer le succès de Stella McCartney à sa philosophie de vie et de création. Si ses pièces sont populaires, ce n’est pas seulement parce qu’elles sont fabriquées de manière responsable, mais aussi parce qu’elles sont de véritables objets de mode. Comme l’expliquait la styliste au magazine Vogue, « la mode doit rester fun, luxueuse et désirable, et vous pouvez vivre un rêve à travers nos créations, mais vous pouvez également vous assurer de consommer de façon réfléchie. » Aujourd’hui, en plus des collections présentées par son label et de sa collaboration avec le géant du sportswear Adidas, Stella McCartney s’attèle au développement de nouvelles matières, comme de la soie fabriquée à partir d’un mélange de levure, de sucre et d’eau.
Une autre personnalité de la consommation responsable : Livia Firth. Productrice du documentaire The True Cost, qui levait le voile sur la production de vêtements dans la fast fashion, elle est également la créatrice du Green Carpet Challenge, visant à encourager les célébrités à porter des marques éthiques sur les tapis rouges. Son agence de conseils Eco Age, établie en 2009, compte parmi ses clients Gucci, Chopard ou encore Erdem. Interrogée par le Evening Standard, elle déclare : « ce que l’on doit faire est acheter moins et acheter mieux, comme on le faisait il y a 20 ans. » Un sentiment partagé par de plus en plus de personnes, employés de l’industrie textile ou simples clients. Lutter contre la surproduction en freinant sa consommation demeure pour certains la meilleure solution pour passer un message aux géants de la mode.
Enfin, il est important de mettre en lumière d’autres précurseurs de la mode éthique. On peut par exemple évoquer la styliste Eileen Fisher, connue pour ses créations minimalistes et attachée à créer « une industrie où les droits de l’Homme et le développement durable ne sont pas l’effet d’une initiative mais d’une entreprise bien dirigée. » ou encore Patagonia, la célèbre marque de vêtements techniques. Depuis sa création en 1972, Patagonia utilise des matières recyclées et, depuis 1992, exclusivement du coton biologique.