Alors que les termes eco-friendly et zéro déchet sont entrés dans les mœurs, tous les yeux sont rivés sur un secteur en particulier : celui de la mode. Une des industries les plus polluantes du monde (aux côtés du pétrole et de l’agriculture), elle utilise en masse des produits chimiques et, selon la Banque mondiale, était responsable en 2016 de 20 % de la pollution d’eau dans le monde. Où en est la mode aujourd’hui et quels sont ses engagements pour un futur plus responsable ?

Saviez-vous qu’environ 2700 litres d’eau sont utilisés pour produire le coton nécessaire à la création d’un simple t-shirt ? (1) Ou que le transport et la production de textiles engendrent chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre ? (2) Alors que de plus en plus de personnes s’essaient à une vie plus respectueuse de l’environnement et adoptent une démarche zéro déchet dans leur consommation quotidienne, peu réalisent que le simple fait d’acheter une nouvelle paire de jean tous les mois contribue à un affaiblissement des ressources mondiales.
À l’heure où le fast fashion permet aux amoureux de mode de renouveler leur garde-robe quand bon leur semble, la consommation de vêtements serait en passe de dépasser les 102 millions de tonnes en 2030, contre 62 millions aujourd’hui. Une augmentation de 63 %, aux effets destructeurs sur l’environnement. (3) Un changement dans les habitudes de consommation, mais également dans la façon dont l’industrie textile conçoit ses produits est, plus que jamais, indispensable. Pour que ce changement voit le jour, de nombreux activistes réclament des acteurs du secteur une prise de conscience et une plus grande transparence. C’est par exemple le cas d’Orsola de Castro, co-fondatrice du groupe Fashion Revolution et activiste, qui déplore la destruction de stocks, une pratique opérée par de nombreuses marques de luxe pour se débarrasser de leurs invendus, là où le recyclage serait l’une des solutions les plus adaptées.
La célèbre marque anglaise Burberry, qui avait recours à ce procédé, s’est récemment engagée à y renoncer, préférant adopter une stratégie privilégiant la réutilisation, la réparation, la donation et le recyclage de produits non écoulés. Pour Marco Gobbetti, directeur général du groupe, le luxe se doit d’être « responsable socialement et vis-à-vis de l’environnement ». Un pas en avant dans une industrie pointée à juste titre du doigt. Mais l’impact écologique de la mode, aussi important qu’il soit, n’est pas le seul domaine dans lequel des efforts doivent être faits. Le traitement de ses employés en est un autre, et ce malgré la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh, en 2013, un des accidents industriels les plus meurtriers de l’histoire.