La mode éco-responsable gagne de plus en plus de terrain sur le marché du textile. Des marques appliquant la philosophie slow fashion à la lettre aux grands groupes déclinant leur offre pour surfer sur la tendance, tout le monde veut sa part du gâteau. Pesant plusieurs milliards d’euros par an, la mode éthique connaît une croissance impressionnante, alors qu’elle n’était qu’une préoccupation mineure il y a tout juste dix ans.
Pour Alice Goody, analyste retail au sein de la firme Mintel « les jeunes consommateurs sont à l’origine d’un changement de mentalité. » En effet, 44 % des personnes âgées de 17 à 26 ans déclarent souhaiter une utilisation accrue de tissus eco-friendly dans la mode. En plus de marques qui font du développement durable une priorité depuis leur création, de nombreuses enseignes se lancent aujourd’hui dans la commercialisation de produits certifiés bio ou éthique. Selon une étude de l’IFM (Institut Français de la Mode), ces marques souvent issues de grands groupes adoptent la tendance éco pour améliorer leur image (83 %) ou augmenter leur chiffre d’affaires (65 %). Des raisons pas forcément très altruistes, mais qui contribuent tout de même à la démocratisation d’une mode bienfaitrice pour la planète, qui montre aujourd’hui qu’elle n’est pas réservée qu’à une partie de la population.
Toujours selon une étude de l’IFM, 44 % des français interrogés ont acheté moins de vêtements en 2018. Pour 60 % d’entre eux, cela s’explique par une baisse de leur pouvoir d’achat, mais pour 40 %, cette déconsommation est choisie. Les consommateurs adoptent un raisonnement responsable, choisissant d’acheter des produits fabriqués avec une charte éthique et soucieuse de l’environnement. L’accumulation de vêtements n’a également plus la côte, laissant sa place à des achats moins compulsifs et plus réfléchis.
Malgré cela, seulement 8 % des enseignes textiles considèrent le développement durable comme une priorité. Ce qui peut expliquer que seulement 20 % des consommateurs déclarent s’être procuré un produit responsable en 2018. Un pourcentage qui peut paraître faible, mais qui reste encourageant.
Face à une offre en progression, mais encore peu exhaustive, c’est l’habillement de seconde main qui tire son épingle du jeu. Ce marché représentait en 2018 plus d’un milliard d’euros de vente.